• Les pratiques flamandes choquent ONU et Europe

    COMMUNAUTAIRE / Le code du logement flamand dans le collimateur international

    Les pratiques flamandes choquent ONU et Europe

    La Flandre enrage d'être accusée de « discrimination linguistique » pour son code du logement. Pourtant, elle avait été prévenue. L'accès au logement social et l'achat de terrain réservés aux seuls néerlandophones sont dénoncés par l'ONU et l'Europe.
    L'édito de Martine Vandemeulebroucke : "Les discriminations linguistiques restent un tabou". 

     
     

    Keulen connaissait la teneur du rapport ONU

    Contrairement à ce qui déclare Marino Keulen, le représentant de la Flandre auprès des Nations unies, à Genève, a eu des contacts avec son administration et son cabinet avant la publication du rapport du Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale sur le wooncode. Le représentant flamand a informé le cabinet du ministre flamand de la Politique extérieure, Geert Bourgeois (NV-A), de ces contacts, a indiqué le porte-parole de ce dernier, Ben Weyts. Après que la possibilité d'une erreur de communication sur le wooncode ait été évoquée au Parlement flamand, le cabinet Bourgeois avait sollicité des explications auprès de l'administration d'Internationaal Vlaanderen et du représentant flamand au sein de la Représentation permanente de la Belgique auprès de l'ONU, à Genève.

    Ce dernier a indiqué au cabinet Bourgeois qu'un document reprenant des questions du Comité des Nations unies, et une demande de réponse, avait été distribué par la représentation flamande à Genève à différents services gouvernementaux flamands. Huit personnes de contact, dépendant notamment de l'administration du Logement et de la cellule Intégration, toutes deux placées sous l'autorité du ministre Keulen, ont fourni les réponses demandées.

    Sur cette base, le représentant dit avoir participé à une réunion au Service public fédéral Affaires étrangères, les 25 et 26 février, en vue de préparer la présentation du rapport belge. Il a lui-même pris part à la présentation de celui-ci devant le Comité des Nations unies, a-t-il affirmé.

    Durant cette réunion, le représentant aurait pris directement contact avec le cabinet Keulen, à la demande de l'administration flamande, à propos de questions techniques sur le code du logement et des terrains d'habitation à Zaventem. Le représentant dit avoir fait rapport de cette réunion à différents services gouvernementaux flamands et cabinets la première semaine de mars. (b)

    L'ONU mardi, la Commission européenne mercredi : à une semaine de la formation du gouvernement Leterme Ier, ces instances internationales dénoncent des discriminations fondées sur la langue, en Flandre. En cause, le « wooncode », ce code du logement flamand qui restreint l'accès des logements sociaux aux locataires parlant le néerlandais et à ceux qui s'engagent à l'apprendre. Zaventem est aussi dénoncée pour ne vendre ses terrains qu'à des néerlandophones.

    Dans son dernier rapport, le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale se dit « préoccupé par l'adoption par le gouvernement flamand en décembre 2006 d'un décret restreignant l'accès aux logements sociaux aux personnes qui parlent ou qui ont pris l'engagement d'apprendre le néerlandais ». Il demande donc à la Belgique de « veiller à ce que les exigences linguistiques ne conduisent pas à une discrimination indirecte exercée en raison de l'origine nationale ou ethnique ». Le Comité se rallie à la demande du Conseil de l'Europe à la Belgique de ratifier la convention cadre sur la protection des minorités.

    Mercredi, la pression internationale s'est encore accentuée. Saisie en 2005 par le ministre wallon du Logement, André Antoine (CDH), qui voyait dans le « wooncode » une « atteinte au droit fondamental au logement », la Commission européenne a déclaré, suite à la relance de M. Antoine, que l'exécutif européen examinait la compatibilité de ce code (et celle du règlement de Zaventem) avec la directive européenne sur la liberté de mouvement des citoyens « qui n'accepte pas de discriminations ». Sur ces deux mesures prises en Flandre, a conclu la Commission, « la Belgique va devoir donner des explications ».

    Mercredi, au parlement flamand – où tous les partis, hors Groen, ont fait part de leur incompréhension face au rapport des Nations unies –, le gouvernement nordiste a promis de répondre « rapidement » aux critiques de l'ONU. L'initiateur du « wooncode », le ministre du Logement, Marino Keulen (Open VLD), a répété qu'il n'avait été guidé que par un souci d'« intégration sociale ». Applaudi par le SP.A, le CD&V, la N-VA et Groen, il a imputé au Vlaams Belang l'« image négative » de la Flandre à l'étranger. Plusieurs intervenants ont une nouvelle fois reproché aux organisations internationales de récolter leurs informations sur la Flandre dans la seule presse francophone belge. Mais Groen a rappelé ses mises en garde contre les risques juridiques induits par des exigences linguistiques.

    Diverses instances fédérales ont jusqu'ici examiné le « wooncode ». Le Conseil d'Etat a estimé qu'il ne portait pas atteinte à la liberté de l'emploi des langues car il se limite à une obligation de moyens dans le chef des locataires. Amené à émettre un avis dans la procédure de conflit d'intérêts, initiée par le gouvernement wallon, le Sénat n'y est pas parvenu, faute de consensus politique. La Cour constitutionnelle a rejeté un recours en suspension du code, introduite par le gouvernement wallon. Motif ? Il ne porte pas atteinte à l'usage des langues. Le recours en annulation est pendant. Il contient une demande de question préjudicielle à la Cour de justice des Communautés européennes qui doit examiner la compatibilité du code avec le principe fondateur de l'Europe qu'est la libre circulation des personnes.

    Mercredi, le président du FDF, Olivier Maingain, a déclaré : « Avant d'envisager toute nouvelle réforme de l'Etat, les partis démocratiques francophones et les démocrates flamands doivent exiger que le gouvernement et le parlement flamands s'engagent à respecter la convention-cadre sur la protection des minorités nationales et toute autre convention internationale garantissant les droits fondamentaux. »

    Tout cela, alors que la Semaine d'actions contre le racisme démarre. Un racisme devenu plus complexe. Le Mrax (Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie) constate ainsi l'émergence d'attitudes de rejet entre Flamands et francophones, qui donnent lieu à des plaintes. L'association n'exclut pas d'y répondre.

     


    Et si, au lieu de toujours penser au fait que Wallons et Flamands ne se supportent plus, on imaginait un instant qu'en fait, ce que veut la Fladre c'est essayer de limiter une certaine immigration?

    Il est vrai que leurs mesures peuvent aussi aller à l'encontre des Wallons qui ne parlent pas Flamand...
    D'un autre côté, si vous regardez de plus près, qui des deux communautés connait la langue de l'autre?

    Je ne suis pas toujours ok avec la Flandre, mais là, je n'estime pas leur en vouloir!

    Il faut se rendre à l'évidence, la Flandre protège sa nation, ce que la Wallonnie ne fait pas....donc, comment un pays qui se divise sur certaines marches à suivre pourrait continuer d'exister?

     


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