Tout comme Vladimir Poutine, Dmitri Medvedev incarne la fierté retrouvée de la Russie devenue incontournable sur la scène diplomatique mondiale
Au cours de l’été 2008, l’impérialisme américain s’est encore accru en Europe centrale si bien que la Russie se sent directement menacée pour sa sécurité nationale. A l’instar de son prédécesseur Vladimir Poutine, artisan du spectaculaire redressement russe, Dmitri Medvedev n’a pas l’intention de céder face aux objurgations américaines. Ainsi le mercredi 5 novembre, le chef de l’État russe a annoncé le déploiement programmé de missiles de courte portée dans l’enclave balte de Kaliningrad.
Kaliningrad (anciennement Königsberg) est une enclave maritime balte, coincée entre la Pologne et la Lituanie. Depuis le premier janvier 2004, ce minuscule territoire russe s’est donc retrouvé enclavé dans l’Union Européenne lors de l’adhésion de dix pays d’Europe centrale et méditerranéenne. Pendant ce temps, les États-Unis ont pris prétexte “d’États voyous” pour installer un grand nombre de bases américaines et déployer des missiles, radars sur l’ensemble des anciens pays du défunt Pacte de Varsovie. Et bien évidemment l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) s’est démesurément agrandie avec l’adhésion de différents pays d’Europe centrale et orientale.
En juillet 2008 eut lieu la signature d’un traité bilatéral entre les USA et la république tchèque. Ce traité prévoyant l’installation d’une base radar américaine doit être avalisé et ratifié par les 2 chambres du parlement tchèque. Même si le gouvernement a déjà donné son accord sur cette installation à Brdy (ancienne base soviétique située à 80 km au sud-ouest de Prague), Washington se livre à un odieux chantage en évoquant une “déception” et “un sérieux revers” en cas de refus.
En août 2008 fut signé un autre accord entre les États-Unis et la Pologne prévoyant le déploiement de 10 missiles intercepteurs. Washington procède toujours au même chantage en prévoyant même un plan alternatif en cas de refus ! On mesure donc que l’impérialisme et l’hégémonie américains ne constituent pas une chimère.
C’est tout naturellement que Dmitri Medvedev a réagi fermement lors d’un discours prononcé devant l’assemblée fédérale. Le dirigeant russe a donc annoncé le déploiement de missiles Iskander (et leur utilisation en cas de nécessité) dans l’enclave balte de Kaliningrad, l’installation d’équipements destinés à bloquer électroniquement le système de défense antimissile des États-Unis ainsi qu’une utilisation conjointe de la marine russe. Dmitri Medvedev ne prend pas à la légère cette nouvelle provocation des USA puisqu’il a également annoncé le maintien de 3 régiments de missile à Kozelsk.
Sean Mac Cormack, porte parole du Département d’État américain a fait part de “sa déception” face à la vive réaction de Moscou car selon lui ces sites du système de défense antimissile ne menaceraient en aucun cas la Russie. Cet officiel américain s’est montré très condescendant envers la Russie qui selon lui aurait eu une réaction épidermique en se sentant visée !. Officiellement les USA déploieraient ce vaste arsenal militaire en Europe centrale et orientale pour se protéger des éventuelles attaques de ces fameux “États voyous” !
L'iranien Mahmoud Ahmadinejad et le vénézuélien Hugo Chavez sont les bêtes noires des néo-conservateurs et ultra-sionistes américains
Mais qui sont ces mystérieux États voyous qui menaceraient la sécurité des USA et de la planète pendant qu’on y est ?. Littéralement obsédées par les mythiques armes de destructions massives, les autorités américaines visent en premier lieu l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad. Faute d’avoir trouvé ces fameuses “armes de destructions massives” en Irak, les néo-conservateurs et autres faucons ultra-sionistes se sont focalisés sur l’Iran, accusé de tous les maux. La Corée du Nord, dernier bastion famélique du stalinisme le plus paranoïaque, se trouve également dans le collimateur des USA même si Condoleeza Rice a récemment manifesté sa mansuétude diplomatique sur le dossier nucléaire. En quoi un Etat autarcique et en retard de développement, dirigé par un vieux bouffon à la santé chancelante représenterait une quelconque menace pour la plus grande puissance militaire mondiale ?
Et surtout si l’Iran constituait une réelle menace militaire pour ses voisins et les États-Unis, pourquoi installer et déployer un impressionnant arsenal de défense antimissile dans un pays bordé par la Mer Baltique et dans un autre enclavé au cœur de l’Europe centrale. Ainsi la mauvaise foi des États-Unis, puissance militaire impérialiste et hégémonique, saute aux yeux de n’importe quel observateur des relations internationales. En réalité les USA, dont la volonté est l’installation d’un monde unipôlaire qui leur serait complètement inféodé, ne supportent plus le glorieux retour de la Russie sur la scène diplomatique et internationale. Voilà les raisons cachées et inavouables de ce scandaleux déploiement d’armes de guerre dans ces pays d’Europe centrale et orientale, qui à peine libérés de la féroce tutelle de la défunte URSS tombent sous la coupe de l’euro-mondialisme américanisé et de son bras armé l’Otan.
On ne peut qu’applaudir le président russe Dmitri Medvedev et son premier ministre Vladimir Poutine, pour leur lucidité et leur immense courage politique. Désormais la Russie est une nation libre qui entend tenir son rang, rien que son rang de grande puissance parmi l’ensemble des pays européens et asiatiques.
Carte géopolitique et stratégique de l'Europe et du Proche/Moyen-Orient