• Les félicitations affluent de partout

    <script language="javascript" type="text/javascript">var id2 = '0.383106096137789';</script>
     
    <script language="javascript" type="text/javascript">var id2 = '0.8389003208421069';</script>

    7S7 mise à jour   Le monde entier félicite Obama pour sa victoire historique...

    La sénatrice américaine Hillary Clinton a qualifié l'élection du candidat démocrate Barack Obama à la présidence des Etats-Unis de "victoire historique pour le peuple américain". La femme de l'ancien président Bill Clinton, qui avait été battue par Obama lors des primaires démocrates, a déclaré: "Ce fut une campagne longue et difficile mais le résultat valait la peine d'attendre. Ensemble, sous le leadership du président Barack Obama, du vice-président Joe Biden et d'un Congrès démocrate, nous tracerons une voie meilleure pour mettre en place une nouvelle économie et rétablir notre leadership dans le monde".

    La fille du militant des droits civiques Martin Luther King, Bernice King, a affirmé: "Je sais que mon père aurait été fier de l'Amérique pour cela", a dit Bernice King. "Cela veut dire que le travail pour lequel mon père et ma mère se sont sacrifiés n'a pas été vain. (...) J'étais très émue ce soir et j'ai pleuré en entendant l'annonce de sa victoire", a ajouté la fille de l'apôtre des droits civiques assassiné il y a 40 ans, qui se trouvait à Atlanta. Martin Luther King serait "fier des nombreux jeunes qui se sont rendus aux urnes pour rendre cela possible. Et c'est un nouveau jour qui se lève sur l'Amérique", a-t-elle poursuivi.

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso espère que sous la direction d'Obama, les Etats-Unis s'allieraient à l'Europe pour "mener le monde vers un new deal". "Nous devons transformer la crise actuelle en opportunité. Nous avons besoin d'un new deal pour un nouveau monde. J'espère sincèrement que sous la direction du président Obama, les Etats-Unis joindront leurs forces à l'Europe pour mener à ce new deal, pour le bénéfice de nos sociétés et du monde entier", a-t-il déclaré. "Je veux assurer le sénateur Obama du soutien de la Commission européenne et de mon soutien personnel dans le renouvellement de cet engagement pour affronter ensemble les nombreux défis qui nous attendent".

    Nicolas Sarkozy a, lui, écrit à Obama. "Votre victoire brillante récompense un engagement inlassable au service du peuple américain. Elle couronne également une campagne exceptionnelle, dont le souffle et l'élévation ont prouvé au monde entier la vitalité de la démocratie américaine, en même temps qu'ils le tenaient en haleine", écrit le président français. "En vous choisissant, c'est le choix du changement, de l'ouverture et de l'optimisme qu'a fait le peuple américain. Alors que le monde est dans la tourmente et qu'il doute, le peuple américain, fidèle à ses valeurs (...) Ce message du peuple américain résonne bien au-delà de vos frontières. Au moment où nous devons faire face tous ensemble à d'immenses défis, votre élection soulève en France, en Europe et au-delà dans le monde un immense espoir. Celui d'une Amérique ouverte, solidaire et forte qui montrera à nouveau la voie, avec ses partenaires, par la force de l'exemple et l'adhésion à ses principes".

    Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a lui aussi félicité M. Obama et l'a appelé à "accélérer les efforts déployés en vue de parvenir à la paix" au Proche-Orient.

    Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a appelé M. Obama à "tirer la leçon des erreurs" des précédentes administrations, et "notamment celle de Bush", envers le monde arabo-musulman.

    En Belgique, les différents partis politiques se sont exprimés sur cette victoire. Joëlle Milquet (cdH) : "Avec l'investiture du Président Obama, nous l'espérons, une ère politique nouvelle s'ouvre outre-atlantique et par-delà le monde. (...) En tant que démocrates, nous ne pouvons que nous réjouir de la victoire de Barack Obama et attendons les premiers effets de la politique de dialogue, d'ouverture et de respect mutuel prônée par le nouveau président (...) Seul un programme volontariste et innovant peut offrir le changement qu'attendent les citoyens américains", estime encore le parti. Pour le cdH, l'accession fulgurante de Barack Obama représente "un élan d'espoir et de renouveau". "Nous espérons que cet espoir ne sera pas déçu".

    Elio Di Rupo, président du PS et président d'honneur du Comité belge de soutien à Barack Obama:"Barack Obama a réussi à fédérer des dizaines de millions d'Américains issus de tous les horizons et de toutes les classes sociales. Sa campagne a généré un engouement et un enthousiasme sans précédent, tant aux Etats-Unis que dans le monde entier". "Les Américains ont réussi leur rendez-vous avec l'Histoire: ils ont fait le pari d'une Amérique fière de sa diversité, qui oeuvre pour la classe moyenne et les plus défavorisés et qui choisit la voie de la diplomatie plutôt que de l'interventionnisme militaire à tout va", ajoute-t-il. Pour le président du PS, il est "fondamental que le futur président Obama tienne maintenant les promesses faites par le candidat Obama". "Parmi les engagements de ce dernier qui ont un impact international, on peut notamment citer une plus grande régulation du monde de la finance, son plan en faveur de l'environnement et des énergies vertes et la fin de l'occupation en Irak de manière responsable".

    Pour Didier Reynders, "les défis que devra relever Barack Obama sont nombreux et complexes. "Rapidement, il devra rassurer et prendre de nouvelles orientations économiques pour sortir son pays de la crise financière, boursière et économique dont les répercussions en Europe et dans le monde entier se font sentir avec force", poursuit Didier Reynders. Il faudra, selon lui, que les Etats-Unis s'engagent clairement en matière environnementale et dans le protocole de Kyoto. Le MR et son président se réjouissent également de l'accession à la Maison blanche d'un afro-américain, "ce qui représente bel et bien une cassure profonde et définitive avec la politique ségrégationniste du passé".

    Yves Leterme adresse, pour sa part, une lettre au nouveau président US: "Nos pays et nos peuples entretiennent une amitié sincère, basée sur une communauté de valeurs et d'appartenance. Je vous invite dès lors à travailler ensemble à des mesures en vue de répondre à la crise financière et au ralentissement économique, au changement climatique et à la pénurie d'énergie, à la lutte contre la pauvreté et, enfin, aux problèmes de paix et de sécurité". (afp/belga/Dé.L.)


    Je suis persuadée qu'ils voient ce nouveau président comme le nouveau roi du monde, le nouveau dieu!<o:p></o:p>

    Je suis persuadée que déjà, là bas, ils se frottent les mains de voir avec quel engouement l'Europe (entre autre) se félicite de cette élection!<o:p></o:p>

    Je suis persuadée qu'il est content de voir que les chefs d'états vont continuer, voire même enchérir sur le fait qu'il est, avec son pays, le sauveur! C'est ainsi qu'il va pouvoir, avec ces copains guerriers continuer à diriger le monde à leur convenance, en dilapidant les plus faible, en profitant de guerres pour imposer leur pouvoir suprême sur la planète!<o:p></o:p>

    Je suis enfin, persuadée, que quelle que soit la couleur (de peau ou politique) d'un homme d'état US, cela ne peut pas foncièrement être différent!<o:p></o:p>

    Ils sont tous guerriers avec peut être plus ou moins de "force" ou de franchise mais qu'est ce que ça change?


    votre commentaire
  • « 30 ème Conférence Internationale sur la protection des données personnelles : protéger la vie privée dans un monde sans frontières «   

     
     

    Profitant de la présidence française de l’Union Européenne, la Cnil et le BFDI, (Bundesbeaufragte für den Datenschutz und die Informations Freiheit), (Bureau Fédéral pour la protection des Données personnelles et la liberté de l’information), l’équivalent allemand de la CNIL ont organisé du 15 au 17 octobre au Conseil de l’Europe, à Strasbourg, une conférence de portée mondiale sur le thème suivant : « protéger la vie privée dans un monde sans frontières », pour leur trentième anniversaire respectif. ¨Pas moins de six tables rondes et au moins une trentaine d’intervenants venant du monde entier –des chercheurs, des responsables d’associations de consommateurs et des Présidents d’agences de différents pays à la protection des données personnelles ont animé ce colloque, lui conférant une portée mondiale, et une dimension à laquelle les 700 personnes présentes ont été très sensibles. Reportage in situ dans un des lieux les plus prestigieux de l’Histoire Européenne.
     

    Il ne faut pas que la confiance baisse
     

    En introduction, Alex Türk, Président de la Cnil, et Président des CNIL européennes et Peter Schaar, Président du BFDI, ont souhaité d’emblée rappeler les priorités de cette conférence. Le monde se trouve actuellement dans une situation critique, où la notion de confiance dans les institutions, notamment financières, a été fortement érodée. Alex Türk le dit simplement en introduction : « si la confiance disparaît, qui aura envie d’échanger ses données ? La crise financière nous montre les limites de la confiance dans un système qui s’autorégule, et il aura fallu en arriver là afin que l’on se pose la question d’une éventuelle réglementation. Il ne faut pas que la confiance baisse, et il ne faut pas avoir peur d’adopter des règles claires pour que les citoyens aient confiance dans la protection de leur vie privée », déclare en préambule Alex Türk. Le thème générique de la première journée, et notamment de la première table-ronde, était de savoir si la protection de la vie privée était un obstacle pour la croissance économique. Elle a été modérée par Jennifer Stoddart, Commissaire de l’autorité de protection des données au Canada (cf. encadré). Plusieurs intervenants ont été sollicités pour répondre à cette question centrale. Parmi eux, Jon Hoak, Vice-Président et responsable de la conformité éthique d’Hewlett-Packard : « Nous sommes à la croisée des chemins », indique-t-il « d’un côté, le respect de la vie privée (privacy en anglais) est indéniablement un facteur de croissance économique, car elle permet de créer de la confiance d’une manière nouvelle et novatrice, génératrice de richesse pour l’entreprise. D’un autre côté, les normes sont extrêmement contraignantes, et ont parfois des effets négatifs sur les entreprises ». Hewlett-Packard se félicité d’être « privacy friendly », « C’est un énorme défi pour nous, mais notre politique est basée sur la confiance, le respect et l’intégrité de la vie privée, et nous nous conformons à la loi française, et à la directive européenne N° 95-46 sur la protection de la vie privée », se félicite Jon Hoak. HP a développé un programme qui s’inspire de cet objectif, et met en place un « outil éducatif sur la vie privée qui nous permet de mieux faire notre travail. HP a notamment édité un Privacy Rule Book de 300 pages pour sensibiliser ses 300.000 salariés à la protection de la vie privée

    La protection des données : un atout pour la croissance
     

    Hervé Labaude, directeur juridique de EMIEA Europe, Moyen Orient, Inde, Afrique de Ernst et Young, fait aussi valoir « que la protection des données peut être un atout pour la croissance économique. Plus que jamais », enseigne-t-il, il est urgent de mettre en place des politiques internationales courtes et conviviales, adaptées et simples pour qu’on les applique ». Mais, en contrepartie, « si la protection peut devenir un atout, les autorités de réglementation doivent faciliter les choses, et faire preuve de flexibilité ». Il paraît néanmoins difficile de faire preuve de trop de flexibilité dans un monde en pleine mouvance où les repères et les cadres doivent être clairement identifiés.

    Rasmus Kjeldahl (cf. encadré) est danois et responsable de la protection des données au Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC). Il se fait le ardent défenseur, dans l’enceinte de l’Hémicycle européen, des consommateurs européens sur la protection des données. Il rappelle que chaque citoyen est tracé, parfois à son insu. D’après lui, 64% des citoyens européens se sentent concernes par la protection des données, mais 40% ont une connaissance insuffisante du débat sur la vie privée. Selon lui « les consommateurs donnent souvent leurs données de manière négligente », ce qui n’empêche pas certaines entreprises d’évoluer vers un modèle favorable à la protection des données (privacy friendly). Les solutions possibles aux problèmes de la vie privée portent, selon lui vers la régulation ou la co-régulation. « Il n’y a pas de solutions magiques », rappelle –t-il. Pour lui, il faut réfléchir à des modèles qui inscrivent la protection des données dans les business models d’origine (Privacy by Design).

    La Chine : une situation très différente
     

    La parole est ensuite donnée à un représentant du monde asiatique, le docteur HanHua Zhou, Professeur, Institute of Law, Chinese Academy of Social Science (CASS). La Chine est dans une situation très différente de celle des continents européens, et elle évolue à grands pas sur la protection de la vie privée. Il faut dire qu’elle revient de loin. »Il y a un abîme entre la Chine et les pays développés, mais la Chine évolue très vite » note HuanHua Zhou ». Il y a en Chine une émergence de la société de l’information. Répondant à une question de la salle, le docteur HuanHua Zhou confirme : « c’est une occasion unique pour la Chine de rattraper son retard. Tout a été mis sur le même plan, l’industrialisation et l’informatisation. Il y a eu une loi sur la signature électronique en 2004, une loi sur la liberté de l’information en 2007, pas moins de 50 lois ou décrets concernent l’informatique. Il est difficile de savoir quand la loi sur la protection des données sera appliquée.« Dans un grand journal chinois, « estime le Professeur, Huanhua Zhou « 90% des Chinois ont estimé qu’il y avait eu des attaques. Ils souffrent de ce manque de confiance concernant la protection des données », établit-il. Mais la situation évolue : « il y a de plus en plus de pression de la part des entreprises qui ont des outils de protection personnelles. Les autres entreprises vont être mises à l’écart. La Chine a mis en place le premier code de conduite dans les entreprises », et la Chine souhaite garder la confiance de ses clients. Selon HuanHua Zhou « la protection des données personnelles est un des fondements de la croissance économique en Chine. » Pamela Jones Harbour, Commissaire à la FTC (Federal Trade Commission), est quant à elle partisane d’une réglementation. « La vie privée aux USA est une notion fondamentale », argumente-t-elle « nous nous sommes penchés dessus officiellement en l’an 2000, en votant des lois pour empêcher les atteintes à la vie privée ». Néanmoins fortement mise sur la sellette avec le Patriot Act (NDLR : le Patriot Act a été voté par le Congrès et signé par le Président Bush le 26 octobre 2001, dans le contexte de l’après 11 septembre. Il donne des pouvoirs accrus de surveillance à la NSA, au FBI, à la CIA et à l’armée. C’est une loi d’exception), le respect des données personnelles font l’objet de vifs débats aux Etats-Unis, entre le respect des droits de l’homme, le pouvoir des associations de consommateurs, les autorités fédérales, le marketing parfois intrusif des entreprises, et le rôle grandissant des réseaux sociaux. C’est une source de tension avec l’Europe.

    La vie privée est-elle un espace en voie de disparition ?
     

    Le colloque s’est ensuite intéressé, à la question suivante : la vie privée est-elle un espace en voie de disparition ? Pour traiter le sujet, pas moins de six personnes étaient présentes, dont le modérateur, Jacob Kohnstamm, Commissaire à la Protection des Données Néerlandaises. Il est d’ailleurs remarquable que les organisateurs aient confié systématiquement à des représentants des autorités sur la protection des données personnelles les animations du colloque. Plusieurs questions ont été élaborés lors de cette table-ronde, notamment la question du pouvoir des réseaux sociaux. Bruce Schneier, chercheur dans le domaine de la sécurité et auteur, a d’abord prononcé un d’un long discours sur la protection des données personnelles. Il dénonce les abus des entreprises « Pour tout ce que nous faisons, il y a des traces, les données sont extrêmement peu onéreuses à sauvegarder, et un certain nombre de sites, comme Amazon, peuvent y avoir accès. Par ailleurs, quand je sollicité un prêt, l’octroi du prêt dépend des données que nous avons laissé à la banque », déclare-t-il. « Nous laissons partout une empreinte numérique. J’aimerai bien avoir un certain contrôle de ce qu’on fait de mes données », argumente-t-il.

    Le réseau social, un moyen unique de gérer son image
     

    L’intervention suivante, celle de Mozelle Thomson, conseiller de Facebook, était attendue impatiemment par tous les détracteurs des réseaux sociaux. Sans surprise, l’orateur s’est livré à une apologie des réseaux sociaux qui, selon lui, ne constituent pas du tout une atteinte à la protection des données personnelles. « Des dizaines de milliers de personnes utilisent FaceBook tous les jours » argumente Mozelle Thomson « c’est un moyen unique pour un adolescent de gérer son image de relations publiques. Le but de Facebook n’est pas de créer un monde virtuel, mais bien de gérer la vie réelle », se défend-il en face d’une salle qui n’est pas complètement gagnée à son propos. Dominique Cardon, sociologue au Laboratoire SENSE Orange Labs, continue sur le thème intarissable des réseaux sociaux. Selon lui, il y a une attitude ambiguë des utilisateurs, qui hésitent entre l’ambivalence et la paranoïa. « Le plaisir du Web 2.0, c’est de gérer des identités multiples » argumente-t-il, « et c’est l’utilisateur qui contrôle la visibilité qu’il donne sur son identité aux autres. FaceBook permet le mélange des identités, et correspond à des tendances très profondes de la société. Il y a une nouvelle forme d’exclusion entre ceux qui sont capables d’augmenter leurs réseaux, et ceux qui ne le peuvent pas ». Cette fracture sera visible au sein de la société. Répondant à une question de la salle, Bruce Schneier tranche : « FaceBook, c’est la cour de récréation d’aujourd’hui ».

    La parole est ensuite donnée à Alexander Dix, commissaire à la protection des données personnelles du Land de Berlin (NDLR : en Allemagne, la protection des données est organisée au niveau fédéral par le BFDI, et au niveau de chaque Land du pays). Sans surprise, mais sans condamner les utilisateurs de réseaux sociaux, Alexander Dix plaide en faveur de plates forme de réseaux sociaux bordés par la loi, qui dépend du Conseil de l’Europe. Poète à ses heures, Alexander Dix repend un vieux conte allemand où un homme échange en costume très gris vend son ombre contre un sac d’or à un vendeur qui n’est autre que le Diable lui-même. L’homme perd la paix et ne cesse de vouloir retrouver cette part d’ombre de lui-même. L’analogie avec les données personnelles est vite faite...

    La salle réagit différemment sur les réseaux sociaux : certains y sont très hostiles, certains, comme Peter Schaar, Président du BFDI, commissaire à la protection des données allemand, déclare « qu’il faut organiser les réseaux sociaux, avec quelques grandes règles en matière de protection des données. S’il y a des personnalités exhibitionnistes, il faut mettre un verrou », déclare Peter Schaar.

    Des points de friction avec les USA
     

    Trois tables-rondes ont été organisées le lendemain sur des thèmes aussi divers que la protection des données pour une adolescente (« Clara 14 ans, ma vie mon œuvre), « l’homme assisté, ange ou démon numérique » « quels outils et quels limites pour la régulation future de la vie privée ». Selon Stavros Lambridinis, Vice-Président de la Commission des Libertés Civiles, de la Justice et des Affaires Intérieures du Parlement Européen, est violemment critique sur le respect par les Etats-Unis des données personnelles, notamment en ce qui concerne les PNR. (NDLR : Les données passagers, appelées PNR (Passengers Names Record) sont des informations collectées auprès des passagers aériens au stade de la réservation commerciale. Elles concernent tout un ensemble de données qui va de l’itinéraire de déplacement, jusqu’ aux coordonnées du contact à terre du passager. Peu après les attentats du 11 septembre, les compagnies aériennes se sont vues dans l’obligation de communiquer aux services de douane et de sécurité américains les données PNR de leur passager, faute de quoi il y aurait des sanctions, des amendes et un refus du droit d’atterir. Les négociations sur cet accord ont été marqués par des exigences américaines toujours croissantes. La CNIL a exprimé ses craintes à de nombreuses reprises avec ses homologues européens autour du groupe dit de l’article 29.)

    Par ailleurs, et en conclusion de ces deux jours de colloque fort intéressants, Barry Steinhardt, directeur de l’ACLU, (American Civil Liberties Union), qui est une ONG, et Luis Lopez Guerra, juge à la Cour Européenne des Droits de l’homme, sont intervenus. Barry Steinhardt milite en faveur d’un peu plus de protection des données personnelles : « Nous devons cesser de financer des systèmes de surveillance partout dans le monde », se justifie-t-il Quant à Luis Lopez Guerra, Juge à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ilfait le point sur les nouveaux champs d’investigations des données personnelles. « Il y a de nouveaux problèmes avec la biométrie, des images photos. Il y a une nombreuse jurisprudence, et la Convention 108 du Conseil de l’Europe ». selon lui, « il est difficile d’avoir une véritable coopération au niveau européen pour les données personnelles, même s’il existe des autorités administratives de contrôle : Schengen, Eurojust, Europol.

    En conclusion, la cause des données personnelles avance en Europe. Lentement, mais sûrement.

    Au cours des deux journées, Mag Securs a interviewé au vol plusieurs personnalités, dont des commissaires responsables à la protection des données personnelles, qui ont indiqué comment ils travaillaient dans leur agence à la protection des données personnelles. Tour d’horizon.

    « Je milite en faveur du droit à l’oubli »
     

    Alex Türk, Président, CNIL (France)
     

    Mag Securs : pourquoi avoir organisé une conférence en commun avec le BFDI à Strasbourg ?
     

    Alex Türk :

    Nous nous entendons très bien avec le BFDI, nous avons à peu près le même niveau d’organisation et le même fonctionnement, et il nous a paru important d’organiser ensemble cet événement à Strasbourg. Cela permet d’asseoir le travail des CNIL dans la mouvance européenne. Personnellement, en temps que Président des CNIL européennes, je ne peux que m’en féliciter. Nous avons aussi beaucoup d’accords bilatéraux avec les groupes du G29.

    MS. : Où sont les dangers actuels sur la protection des données personnelles ?
     

    Alex Türk :

    Les données personnelles sont menacées partout. Je m’inquiète beaucoup sur le développement des réseaux sociaux, la biométrie, la vidéosurveillance. Face à des plates-formes comme FaceBook, les jeunes prennent des risques, et perdent la maîtrise de ces informations. Je milite en faveur du droit à l’oubli. Nous avons rencontré des personnes de Google et de FaceBook, car les réseaux sociaux et les moteurs de recherche représentent une question centrale pour nous.

    MS. : Quelle est la nature de vos relations avec les Etats-Unis ?
     

    Alex Türk. :

    Il y a un fossé dans la coopération Europe-USA. Les Etats-Unis considèrent les données personnelles comme des biens marchands, alors qu’en Europe, on est axé sur la protection de l’individu. La crise financière a posé des problèmes, et entraîne une nécessaire régulation. C’est la même chose pour les données personnelles. Nous reprochons aussi aux Etats-unis une conduite unilatérale et contraignante à propos des PNR.

    MS. : La loi de 2004 avait innové en créant des CIL (Correspondants Informatiques et Libertés). Où en est-on sur la place et le rôle des correspondants en entreprises ?
     

    Alex Türk :

    Les CIL connaissent un grand succès et prennent leur place dans les entreprises. Il y en a dans toutes les entreprises, celles du CAC 40 comme les associations. Les entreprises comprennent que c’est leur intérêt, et ont confiance dans les CIL. Le besoin de confiance va forcer les uns et les autres à se mettre autour d’une table, et à nommer des CIL en entreprise.

    MS. : Existe-t-il une mouvance européenne dans les différentes autorités de régulation ?
     

    Alex Türk :

    Cela se passe très bien entre les CNIL europénnes, avec un bon esprit de coopération. Il y a des accords bilatéraux avec les membres du G29, en vue de travailler ensemble.

    « Nous sommes très proches les uns des autres « 
     

    Peter Schaar, Président, BFDI (Allemagne)

    Mag Securs : Avez-vous des liens très développés avec la CNIL ?
     

    Peter Shaar :

    Nous sommes très proches les uns des autres. Nous voulions organiser cette conférence ensemble, car nous fêtons le trentième anniversaire des deux autorités ! C’était une occasion unique de travailler, et d’ancrer la protection des données personnelles dans l’enceinte européenne, avec une présence au Conseil de l’Europe. De plus, j’ai occupé le même poste de direction des CNIL européennes qu’Alex Türk avant.

    MS. : Que craignez vous le plus aujourd’hui sur la protection des données personnelles ?
     

    Peter Schaar. :

    Il existe aujourd’hui des possibilités technologiques immenses pour collecter et achiver des données personnelles, sans qu’il y aie de regard dessus. Par ailleurs, les états s’intéressent de plus en plus aux individus, comme en témoigne Edvige chez vous. Enfin, il faut craindre le danger de ce que j’appelle « l’ubiquitus computing », le fait, par les réseaux sociaux, d’être partout à la fois en même temps, avec des « exhibitionnistes électroniques ».

    MS. : Comment êtes-vous organisés ?
     

    Peter Schaar :

    notre organisation ressemble à celle de la CNIL, nous sommes nés en même temps, nous avons des correspondants à la protection des données personnelles. Par contre, nous déléguons à chaque Land une partie de notre rôle sur la protection des données personnelles. Nous sommes 70 personnes, 300 quand on compte les Länder.

    Des sanctions de 6000 à 60.000 euros
     

    Artemi Rallo Lombarte, Président, Agencia Espanola de Proteccion de Datos (Espagne)
     

    Mag Securs : Comment travaillez-vous ?
     

    Artemi Rallo Lombarte :

    Nous sommes nés en 1992 et nous sommes 166 personnes. La plupart des personnes sont des inspecteurs. Chaque plainte que nous recevons génère une procédure d’inspection, avec une sanction : en général, les sanctions vont de 6000 euros à 60.000 euros. Nous avons 1300 plaintes en cours, et plus de 400 dossiers étudiés. Nous avons eu des situations critiques pour les données personnelles, comme une affaire récente où un hopital de notre pays a laisse filtrer à une personne des informations concernant des dossiers d’avortement. Cette affaire a fait beaucoup de tort et a sensibilisé le grand public à la notion de protection des données personnelles.

    MS. : Que craignez-vous le plus pour les données personnelles aujourd’hui ?
     

    Artemi Rallo Lombarte :

    Vis-à-vis des mineurs, l’autorité de régulation fait que personne ne peut collecter des données personnelles concernant les enfants. Il y a un réel renforcement de la politique de protection des données personnelles, mais les gens ne sont pas capables d’éviter le risque, comme pour les réseaux sociaux : personne ne sait les maitriser.

    « Nous avons un pouvoir équivalent à celui de la CNIL française »
     

    Jennifer Stoddart, Commissaire à la Protection des Données Personnelles, Canada

    Mag Securs : Quels sont les pouvoirs de votre autorité ?
     

    Jennifer Stoddart :

    Nous avons, au Canada, un pouvoir équivalent à celui de la CNIL française. Par contre, nous ne pouvons pas imposer directement des sanctions, il n’y a que la Cour Fédérale pour demander que l’on impose des dommages et intérêts aux entreprises qui fraudent. Je demande systématiquement que le citoyen puisse voir ses données personnelles, un citoyen peut aller en Cour de Justice si l’Etat utilise mal ses données.

    MS. : Comment travaillez-vous ?
     

    Jennifer Stoddart. :

    nous sommes 135, avec un nouveau budget qui devrait nous permettre approcher les 160. Nous avons jusqu’à 40.000 appels par mois, 450.000 appels par an. Notre manière de travailler se rapproche plutôt des Etats Européens, car nous sommes très différents dans notre approche de celle des Etats-Unis. Les USA ne reconnaissent pas dans le secteur privé le droit des citoyens à protéger leurs données privées. On ne collabore pas assez entre pays, les collègues américains ne nous ressemblent pas. Les collègues européens nous ressemblent par contre, nous avons beaucoup en commun, mais la distance est un obstacle. Le Watergate a permis la protection des renseignements personnels des citoyens face à l’Etat, et il y a eu une loi au Canada dans les débuts des années 1980 pour protéger les données personnelles.

    MS. : Que craignez-vous le plus ?
     

    Jennifer Stoddart. :

    Je ne pense pas en termes de craintes, j’essaie à mon niveau d’aider les gens qui utilisent les nouvelles technologies à mieux s’armer. Il faut avoir la capacité, dans un monde complexe, à chercher des réponses simples.

    « Il faut aller plus loin dans le domaine de la protection des données personnelles « 
     

    Rasmus Kiejdahl, Président de l’Association Européenne des Unions de Consommateurs (BEUC), Danemark Rasmus Kiejdahl, Danois, est un consommateur averti. Pour lui, les etats ne vont pas toujours assez loin et il faut en faire plus en matière de protection des données personnelles.

    Mag Securs : que pensez-vous de l’action européenne en matière de protection des données ?
     

    Rasmus Kiejdahl :

    Je pense que par rapport à d’autres pays, notre situation est relativement bonne, mais elle ne va pas assez loin, la réaction des citoyens européens à différents sondages le prouve. 65% des citoyens pensent que leurs données ne sont pas suffisamment protégées, c’est un vrai défi à relever. Nous avons besoin d’un régime européen plus clair avec l’approche de nouveaux sujets de préoccupation sur le marché, comme FaceBook et comme Google. Les conditions d’utilisation de FaceBook sont par exemples confuses et peu connues, il y a un vide juridique autour de cela. Mais parfois les entreprises réagissent quand nous arrivons à créer un débat public autour de leurs pratiques. Il faut avoir la capacité à résister aux pressions, notamment commerciales.

    MS. : Comment peut-on aller plus loin ?
     

    Rasmus Kiejdahl :

    En temps que consommateurs, nous attendons des législateurs qu’ils aient les moyens de faire respecter les lois, et nous attendons aussi des lois plus adaptées aux nouvelles technologies. Les agences de différents pays sont simplement capables d’enquêter sur les gros cas. Le problème actuel, c’est qu’ont éteint les catastrophes, on ne les prévoit pas.

    Pamela Jones Harbour, Commissaire, FTC (Federal Trade Commission), USA.
     

    « Nous veillons à la protection des consommateurs »
     

    Pamela Jones Harbour, présente lors de la première table-ronde, donne ici, de manière succinte l’opinion de la FTC sur les données personnelles.

    Mag Securs : les Etats-Unis se préoccupent-ils des données personnelles ? On les critique beaucoup parce que les entreprises ont parfois une attitude intrusive sur la vie privée des citoyens…
     

    Pamela Harbour Jones :

    La protection des données personnelles fait partie chez nous de la protection des droits de l’Homme, de même que du droit des consommateurs et nous veillons à son respect. Je ne veux citer ici comme exemple, que la section 5 du FTC Act, qui protège les consommateurs. Il y a une culture politique au sein des Etats-Unis pour la protection des consommateurs, et le niveau de protection me semble suffisant. Il y a eu une loi en 1990 contre le spam, et une loi pour la protection des enfants, le COPPA (Children Online Privacy Protection Act). La politique de protection des consommateurs s’est considérablement renforcée, et nous y veillons.

    MS. : Le résultat de l’élection présidentielle va-t-il influencer sur la politique de données personnelles ? Quel est la position de chaque candidat sur ce sujet ?
     

    Pamela Harbour Jones :

    Je suis relativement confiante. Quel que soit le futur Président, il doit gouverner sagement et avec transparence, au sein d’une Nation unifiée. Obama a parlé des données personnelles, Mc Cain a parlé des données personnelles. Il faut renforcer la protection des données personnelles, je pense que chaque candidat en est persuadé, et je suis confiante pour l’avenir.

    Propos recueillis par Sylvaine Luckx.


    Peut être que certains, même si ils sont mondialistes et ultra libéraux, veulent plus de protection!

    Ils le disent dans l'article:  "protéger la vie privée dans un monde sans frontières ", c'est donc bien la preuve qu'il y a des : " limites de la confiance dans un système qui s’autorégule, et il aura fallu en arriver là afin que l’on se pose la question d’une éventuelle réglementation".

    Hé oui, Messieurs, un système ne peut s'autoréguler....vous avez danser, et bien, chantez maintenant!!!


    votre commentaire
  • D’après un sondage, la population

    ukrainienne est opposée à l’adhésion à

    l’OTAN

    Carte de l'élargissement progressif de l'OTAN en Europe jusqu'en 2006

    Carte de l'élargissement progressif de l'OTAN en Europe jusqu'en 2006

    La plupart des Ukrainiens s’opposent à l’adhésion de leur pays à l’OTAN, selon un sondage effectué par le Centre Razoumkov.

    Ainsi, 45% des sondés ne soutiennent pas du tout l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique et 14,5% ne la soutiennent plutôt pas. Par contre, ceux qui soutiennent entièrement cette intention de l’Ukraine constituent 10,6% de la population et ceux qui sont plutôt enclins à la soutenir, 8,2%. La proportion des personnes se disant partiellement pour et partiellement contre l’entrée de Kiev dans l’OTAN s’élève à 11,4% et celle des sondés qui n’ont pas d’opinion sur ce point à 10,2%.

    En revanche, la plupart des personnes interrogées (47,2%) sont favorables à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Cela dit, 30,2% s’y opposent et 22,7% ignorent la réponse à cette question.

    Il est à noter que 44,6% de la population sont favorables au rapprochement de leur pays à la fois avec l’Occident et la Russie, 31,2% optent pour le rapprochement uniquement avec la Russie et 12,6% estiment que l’Ukraine ne doit resserrer ses liens qu’avec les Etats occidentaux.

    Le sondage a été effectué du 7 au 19 octobre auprès d’un échantillon représentatif de 10.865 personnes de plus de 18 ans résidant dans toutes les régions de l’Ukraine, y compris à Kiev et en République autonome de Crimée. La marge d’erreur statistique ne dépasse pas 1%.

    Source


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique