Polémique en Belgique sur un éventuel délit d'initié dans le dossier Fortis, dont est suspectée l'épouse du chef de la diplomatie, Karel De Gucht. Dimanche 9 novembre, le ministre des Finances Didier Reynders s'est ainsi interrogé, sur la chaîne RTBF, sur son maintien au gouvernement. "Il y a une appréciation que Karel De Gucht doit porter lui-même: si les enquêtes se prolongent, a-t-il la capacité de mener de front sa défense en justice et l'exercice de ses fonctions?", a-t-il expliqué. "La pire des choses serait que l'on reste longtemps dans l'incertitude".

"Prendre ses responsabilités"

Tout en soulignant que la participation de Karel De Gucht à des décisions du gouvernement sur Fortis, même s'il en détient des actions, ne pose pas problème, Didier Reynders a souligné qu'il serait gênant qu'il aie profité des informations dont il disposait "pour en tirer des conclusions: vendre ou acheter des actions".
Le président du PS, Elio Di Rupo, a lui aussi averti, dimanche, dans le journal La Dernière Heure: "si Karel De Gucht a utilisé sa fonction de ministre pour que sa femme ou qui que ce soit d'autre y trouve un quelconque avantage, il devra prendre ses responsabilités".
Karel De Gucht a lui expliqué qu'il n'avait, à titre individuel, ni vendu d'actions Fortis ni "donné d'informations à qui que ce soit". Le 3 octobre, son épouse , Mireille Schreurs, a vendu un paquet de 2.000 actions Fortis pour environ 5 euros le titre, quelques heures avant que le gouvernement annonce le démantèlement de la banque. Depuis, le cours de l'action a été divisé par cinq.
Une enquête a été ouverte lundi par la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA), qui a reçu une plainte anonyme visant Karel De Gucht, tandis que le parquet général de Gand a lancé vendredi une instruction judiciaire.